Bilan 2023 : Pilule bleue ou pilule rouge ?

J’étais partie pour faire le bilan chiffré de mon blog en 2023, comme ce que j’avais fait l’année dernière. Et puis au fur et à mesure que je peaufinais l’article et cherchais à être factuelle, une réalité s’est imposée à moi : il fallait que je vous explique (et que j’exprime pour moi aussi) pourquoi cette année a été si différente (charnière peut-être, l’avenir me le dira).

C’est bien pour cela que j’ai créé mon blog : pour retranscrire mes expériences, mes sentiments et mes questionnements dans un journal intime libertin (mais pas que), ouvert à qui veut bien le lire.

2022 a été une année très dynamique, 2023 une année moins prolifique en nombre d’expériences libertines et de récits publiés sur mon blog. Il faut avouer qu’entre octobre et décembre en particulier, je n’ai pas été du tout active libertinement parlant, et pas du tout dans une dynamique de rencontres et de partages, dans toutes les sphères de ma vie.

Le réveil

Tout a commencé le 26 septembre. Précis me direz-vous. C’était quelques jours avant la 2nde orgie romaine à laquelle nous allions participer, mon homme et moi, le 30 septembre. Un repère qui aide à retenir la date. Pourquoi ce moment là ? Je ne saurai dire. C’était le moment, tout simplement.

Ce jour là, aux environs de 3h du matin, je me suis réveillée et je me suis mise à pleurer abondamment, sans comprendre pourquoi et sans pouvoir m’arrêter. « C’est trop, stop, je ne peux plus continuer comme ça », voilà ce qui résonnait en moi. Mon homme était complétement déconcerté et ne savait pas du tout comment m’aider. J’ai séché mes larmes, en mettant ça sur le compte de la mort de mon petit frère, et effectué (tant bien que mal) ma journée de télétravail. Mais à partir de là, il ne m’a plus été possible de reprendre le cours « normal » de ma vie et de faire machine arrière en quelque sorte, comme une goutte d’eau de mon inconscient qui avait fait déborder le vase.

Car au fond de moi, j’étais dans une tristesse infinie et n’avais plus envie de rien d’autre que d’être seule et ne rien faire.

Je ne pouvais plus m’évertuer à être une cadre dynamique et efficace, défiant une organisation bancale et restant motivée malgré une charge de travail conséquente. De retour en présentiel au boulot, me sociabiliser me coûtait énormément et j’étais constamment à fleur de peau.

Je ne pouvais plus être une amie toujours présente et arrangeante. Je me suis enfermée dans une grotte, ne donnant aucune nouvelle et répondant à peine aux sollicitations.

Je peinais à être une mère douce et à l’écoute ainsi qu’une femme bienveillante et souriante, en toutes circonstances.

Je ne me projetais plus dans le rôle d’une libertine toujours sexy et prête à toutes les folies. Je n’avais plus envie d’aller à la soirée orgie romaine et c’est parce que nous étions engagés (moralement et financièrement), que je me laissais convaincre d’y aller malgré tout.

Il ne m’était plus possible de faire ce qu’on attend de moi, comme un bon petit soldat.

Le retour aux sources

Les vacances de la Toussaint ont fini par arriver. Nous avions prévu un séjour sur mon île, sur l’impulsion de mon homme qui voulait que je puisse fêter mon anniversaire avec mon père. Le séjour allait être court (pour nous qui partons toujours au moins 2/3 semaines) mais je m’étais laissée convaincre. Et, avec le recul, grand bien m’en avait pris.

Ce fut exactement ce dont j’avais besoin à ce moment là : retrouver mon île et ses paysages merveilleux, retrouver mon père et ses blagues, me laisser bercer par une douceur de vivre et des souvenirs d’enfance, au final me réancrer dans mes racines et retrouver qui je suis. Une chose à laquelle je n’avais jamais penser me frappa en effet lors de ce séjour : Quand je suis sur l’île de la Réunion, c’est le seul endroit au monde où on ne me demande pas d’où je viens.

J’ai clairement retrouvé sourire, légèreté et sérénité sur mon île. J’avais pu stopper, le temps d’une semaine et demi, la course effrénée (et épuisante) du quotidien visant à cocher les cases de toutes mes to-do-list, dans toutes les sphères de ma vie.

Qu’allait-il se passer ensuite, à mon retour ? On dit que les vacances servent à recharger les batteries pour mieux repartir, frais et dispo, du bon pied. C’est un leurre. Je l’avais déjà constaté par le passé. A chaque retour de vacances, il y avait de la fatigue (parce qu’il faut profiter des vacances), une claque (un rythme imposé stressant versus un rythme apaisé choisi), un désarroi profond (pourquoi on s’impose ça), suivi d’un renoncement (pas le choix).

Et après ?!

Dans l’avion qui me ramenait en métropole (et dans la « vraie vie »), je me suis promis à moi même d’apporter vraiment du changement, de vivre différemment ce nouveau cycle que je sentais commencer et de ne jamais oublier / négliger ce réveil en pleurs, qui avait eu lieu pour m’indiquer qu’il fallait que j’arrête de faire des compromis avec moi même (parce que c’est la vie, parce qu’il faut avancer, parce que c’est ce qu’on attend de moi).

J’ai donc commencé à regarder et considérer les choses autrement, pour trouver comment impulser du changement, pour sortir de ce schéma dans lequel je ne me sentais pas heureuse, en train de passer à côté de moi même. A vrai dire, je ne savais par où commencer ni dans quelle direction aller. J’avais l’intuition que cela allait prendre du temps, que cela passerait par des petits pas, l’un après l’autre. Je sentais que, pour le moment, une décision radicale aurait pu me satisfaire à court terme mais ne m’épargnerait peut-être pas de me retrouver à nouveau confrontée au même mur. Il fallait du changement profond et le réveil devait être le 1er jour du reste de ma vie.

Libertine mais avant tout moi

Dans cette introspection, j’interrogeais également mes envies et mon positionnement dans la sphère libertine. Un constat : même si les moments libertins de 2023 avaient été riches et stimulants, notamment au Cap et lors des orgies romaines, me mettre en pause n’avait pas généré particulièrement de manque. Peut-être étais-je arrivée au bout de mes expériences libertines et qu’il était temps de passer à autre chose ?

J’avais aussi le sentiment d’être enfermée dans un rôle et dans le même schéma, dans ma vie libertine également. Dans mes interactions libertines, je prenais certes plaisir à exacerber certaines attitudes (pour lesquelles on m’admirait et me félicitait) et à jouer des fantasmes masculins. Sur mon blog et sur les réseaux (en particulier X / twitter), je donnais à voir principalement cette facette de moi, en m’imposant certainement de ne partager que du positif et de la légèreté. Mais au final cela induisait d’agir en conformité avec l’image que l’on avait de moi, sans réel renouveau et en perdant une part de spontanéité et d’authenticité. Dans le fond, est-ce que je faisais les choses par plaisir ou pour faire plaisir ?

Je prenais également conscience qu’être libertine, c’est à dire être une femme sexy, délurée et ouverte, impliquait une charge mentale de plus en plus pesante :

  • l’organisation familiale > trouver une nounou, faire le ménage avant l’arrivée de la nounou, accueillir et briefer la nounou (avec un degré plus ou moins poussé de mensonges, en fonction de qui est la nounou).
  • la préparation physique > s’épiler de partout, arranger correctement ses cheveux, adoucir son corps, se maquiller, choisir sa tenue à la ville et sa tenue libertine.
  • la préparation mentale > être disponible, détendue et relâchée.

Est ce que cela valait toujours la peine de s’imposer une telle charge mentale ? Bonne question.

La seule chose dont j’étais sûre pour l’heure : le jeu libertin (qui ne m’amusait plus) et le sexe charnel (qui me paraissait trop terre à terre), n’étaient pas ma solution. Je sentais que je devais explorer d’autres pistes et m’aventurer sur d’autres chemins, pour retrouver l’envie d’avoir envie et la sérénité.

Commencer à voir les choses autrement

Sans m’en rendre compte, j’ai commencé à suivre un autre cheminement, un enchainement d’actions qui allaient prendre sens, au fur et à mesure, les unes par rapport aux autres.

Il y a eu cette phrase anodine d’une de mes meilleures amies, phrase qui ne m’était pourtant pas spécialement destinée : On pense manquer de temps, mais en fait on en passe trop sur son téléphone (à jouer, à scroller). Si on coupe son téléphone, on gagne du temps. Simple et évident et cela aurait pu en rester là.

Mais ce jour là, je me suis remise en question, moi qui pense effectivement toujours manquer cruellement de temps. La question s’est donc posée : si je coupe mon téléphone, que vais-je faire à la place ? Et c’est une sensation précise qui m’est revenue en mémoire : le plaisir de s’évader et de déconnecter, que je ressentais en lisant dans ma jeunesse (je dévorais les livres empruntés à la bibliothèque). Et quelque chose s’est passé, j’ai eu de nouveau envie, envie de retrouver ces sensations et donc envie de me remettre en action.

Cela peut paraître anecdotique, mais c’était beaucoup pour moi : c’était retrouver une dynamique qui faisait sens et allait enrichir mon âme et qui au final me permettrait de transformer un temps « mort » subi (les trajets domicile / boulot stressants car obligeant à braver la foule et les problèmes de transport) en quelque chose de positif et de choisi.

Me remettre à lire ne fut pourtant pas si facile. Il fallut de la discipline (pour ne pas regarder l’écran du téléphone), de la persévérance (quand certains passages étaient moins palpitants que d’autres). Il me fallut également de la persuasion, pour convaincre homme et enfant de me laisser me concentrer, pour terminer les 280 pages du livre d’Agatha Christie lors de mon séjour sur mon île.

Forte de cette 1ère petite victoire et chose qui n’était pas dans mes habitudes, j’ajoutais par la suite un livre à ma wish-list de Noël, après avoir retrouvé par hasard la référence dans une ancienne note dans mon téléphone. Le livre en question arriva bien au pied du sapin et m’interpella directement dès les 1ères pages : « Œuvrer pour instaurer un mode de vie plus confortable est devenu une raison de vivre en soi et nous avons graduellement oublié la question originelle : nous ne savons toujours pas pourquoi nous survivons. » La prophétie des Andes de James Redfield.

Ce qui m’est essentiel

J’ai mis le doigt sur ce qui me fait défaut : prioriser des choses matérielles, qui sont rassurantes parce que visibles et palpables, au détriment du spirituel et de l’invisible, qui échappe à tout contrôle. Il est vrai que suite à la mort brutale et inattendue de mon petit frère, j’avais eu besoin de me raccrocher au tangible, besoin de maitriser les choses, pour rester debout et continuer d’avancer. Mais ça n’était pas ma vraie nature et mon vrai moteur.

En parallèle de la lecture en cours, je prends des notes au kilomètre, sans chercher à structurer ou organiser, pour saisir les pensées furtives qui me viennent et me font au fur et à mesure changer de perspective. Avec le recul, tout ce qui me qualifie me raccroche à l’invisible : mon goût pour les choses mystérieuses, les symboles, le mystique, mon attention aux émotions et aux détails presque insaisissables, ma curiosité pour l’ésotérisme et le spiritisme, ma bienveillance face aux apparences, mon besoin de sentir les vibrations et mes intuitions régulières. Je ne l’avais jamais appréhendé comme cela, d’un point de vue global.

Plus que le sens de la vie (que j’ai beaucoup interrogé par le passé, j’avoue), c’est bien le sens que l’on trouve, le sens que l’on donne et la conscience que l’on a qui font sens. Je ne dois pas avancer pour avancer, ni pour gagner en liberté (cette chère liberté que j’expérimente dans le libertinage), mais avancer surtout parce que ça fait sens. Ne pas se tromper d’enjeux ni de combat.

Je comprends mieux maintenant pourquoi on dit que le changement vient de l’intérieur. Il y a encore du chemin à parcourir avant que cette tristesse infinie ne soit derrière moi, je le sens, mais je suis prête à faire confiance à mon intuition.

ET SI ON REGARDAIT DANS LE RETROVISEUR ?

En 2023, j’ai du choisir entre la pilule bleue et la pilule rouge. En parallèle de ce choix, j’ai poursuivi, un peu plus au ralenti, ma vie libertine. J’ai partagé 17 récits d’expériences libertines, parmi lesquels vous avez plébiscité (Top 3 des articles les plus lus) :

Merci aux 37 094 visiteurs qui ont consulté mon blog au cours de l’année 2023, pour 253 949 vues au total. C’est fou !


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